Bonjour,
1919, 90 ans déjà...
Les chemins de la mémoire n°191, bulletin périodique de la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives vient de rappeler dans un article ce que fut le logement des sinistrés en 1919 et même après, lors de leur retour sur les zones du front de Picardie.
Je ne savais où mettre cette synthèse de l'article aussi ai-je choisi cette rubrique qui me semble la mieux appropriée.
Il est d'abord utile de rappeler que la guerre n'est pas que l'affaire des soldats et des hommes valides, les civils en souffrent, femmes, enfants, vieillards, handicapés, dans leur peau, dans leur tête, dans leur vie.
Prenons l'exemple du département de l'Aisne : "sur 841 communes... seules 6 n'ont subi aucune destruction, et sur 530 000 habitants en 1914, seulement 196 800 y demeurent encore en 1918". Cet exemple vaut pour la plupart des anciennes lignes de front.
Dès 1915, l'Etat envisage un plan de relogement provisoire, mais il ne sait pasque la guerre durera encore trois bonnes années, que les destructions ne font que commencer, et surtout que les réfugiés se hâteront de retrouver au plus tôt leur terre, la retrouavant massivement dès 1919.
Les habitations provisoires que met en place l'Etat ne suffisent pas (cabanes recouvertes de toile goudronnée, abriS en tôle où l'on crève de chaleur l'été et de froid l'hiver, sommaires habitations en pierre où l'on s'entasse à plusieurs familles), aussi les réfugiés sans abri se débrouillent comme ils peuvent, tout est récupéré, jusque sur le champ de bataille pour construire un abri précaire, dans les ruines aussi.
On occupe les grottes, les creutes, comme bien des siècles avant. "Des familles logent dans des trous, sous des murs branlants... Dans le canton de Craonne... des habitants se lèvent les nuits pour faire du feu pour empêcher que leurs enfants ne périssent dans leurs lits sous la morsure de la gelée".
Il était je crois bon de rappeler que les effets de la guerre ne s'arrêtent pas avec la sonnerie du cessez-le-feu et que les blessures de coeur et matérielles ne s'estompent que bien après, pour autant qu'elles puissent disparaître.
Cordialement.