Bonjour, après le monument du 34 B.C.C, voici celui dédié à la 4ème Division D'Infanterie Coloniale, situé à l'entrée du village de Erquinvillers (Oise) le 8 et 9 juin la division est anéantie, des blessés sont achevés et des prisonniers fusillés. Cordialement jph
Photo du monument
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Detail insigne
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Texte
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J'ai trouvé ce texte dans la plaquette n°10 collection"Mémoire et Citoyenneté"
Aux Tirailleurs Sénégalais morts pour le FranceVoici le soleil
Qui fait tendre la poitrine des vierges
Qui fait sourire sur les bancs verts les vieillards
Qui réveillerait les morts sous une terre maternelle.
J’entends le bruit des canons – est-ce d’Irun ?-
On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
Vous, mes frères obscurs, personne ne vous nomme.
On promet cinq cent mille de vos enfants à la gloire des futurs morts,
on les remercie d’avance futurs morts obscurs
Die schwarze Schande !
Ecoutez-moi, Tirailleurs Sénégalais, dans la solitude de la terre noire
et de la mort
Dans votre solitude sans yeux sans oreilles, plus que dans ma peau
sombre au fond de la Province
Sans même la chaleur de vos camarades couchés tout contre vous,
comme jadis dans la tranchée, jadis dans les palabres du village
Ecoutez-moi, Tirailleurs à la peau noire, bien que sans oreilles et sans
yeux dans votre triple enceinte de nuit.
Nous n’avons pas loué de pleureuses, pas même les larmes de vos
femmes anciennes
Elles ne se rappellent que vos grands coups de colère, préférant l’ardeur
Des vivants.
Les plaintes des pleureuses trop claires
Trop vite asséchées les joues de vos femmes, comme en saison sèche
Les torrents du Fouta
Les larmes les plus chaudes trop claires et trop vite bues au coin des
lèvres oublieuses.
Nous vous apportons, écoutez-nous, nous qui épelions vos noms dans
les mois que vous mouriez
Nous, dans ces jours de peur sans mémoire, vous apportons l’amitié de
vos camarades d’âge.
Ah ! puissé-je un jour d’une voix couleur de braise, puissé-je chanter
L’amitié des camarades fervente comme des entrailles et délicate, forte
comme des tendons.
Ecoutez-nous, morts étendus dans l’eau au profond des plaines du Nord
et de l’Est.
Recevez ce sol rouge, sous le soleil d’été ce sol rougi du sang des
blanches hosties
Recevez le salut de vos camarades noirs, Tirailleurs Sénégalais
MORTS POUR LA REPUBLIQUE !Léopold Sédar Senghor, Hosties noires, 1948