Bonjour à tous,
Voilà déjà le travail effectué, sans les photos et dessins et qui reste à terminer d'après mes instructions et manuels.
Je vous mets deux photos du position du sito selon les données à mesurer.
SITOGONIOMETRE Mle 1911
Descriptif et principe de fonctionnement
Destination
Le sitogoniomètre est un instrument de reconnaissance rapide.
Appareil de visée destiné aux batteries du canon de 75 mm Mle 1897.
Son appellation provient de ses deux fonctions principales, à savoir :
Sito : site ; calcul des angles de site ;
Goniomètre : du grec « gônia » qui signifie angle ; calcul des écarts angulaires.
Origine
On doit l’existence du sitogoniomètre, à un officier de l’artillerie, le chef d’escadron Eugène François Gilbert Garnier.
Il est né le 31 janvier 1874 à Paris.
Officier de grande qualité, il entre aux ateliers de Puteaux en septembre 1908, comme chef d’escadron. Il es nommé en même temps, à l’état-major particulier de l’artillerie et directeur adjoint des ateliers.
En 1910, il se met à travailler sur la construction d’un sitogoniomètre. Il fait référence au procédé topographique consistant à tracer la visée relative à un point inconnu en orientant une planchette sur au moins une direction connue.
De même en 1912 il travaille sur un matériel de 75 de cavalerie Mle 1913 ainsi qu’un appareil de pointage du matériel de 75 sur autocanon. Il en organise la fabrication. Ces matériels deviennent réglementaires. En remerciement de ses services exceptionnels il est proposé pour la croix de chevalier de la légion d’honneur qu’il obtient le 9 novembre 1912.
Le Général de brigade Gilbert décédera le 21 septembre 1964 à Nice.
Il est entré à l’armée en 1892 pour la quitter en 1930. Il est commandeur de la Légion d'honneur.
Fabricants
Avant la première guerre mondiale, ce sont les ateliers de construction de Puteaux qui ont la charge de construire l’appareil. Vous devez donc retrouver sur le boitier l’abréviation « A.P.X. » suivie du numéro de série.
Il se peut que certains appareils ne possèdent aucun marquage.
A partir de 1913, les établissements Schneider, après avoir engagé des fonds dans les établissements Lacour-Berthiot, qui étaient spécialisés dans le matériel d’optique civil, crée la Société française d’Optique et Mécanique de haute précision.
Vous devez retrouver l’abréviation « S.O.M. » suivie du numéro de série.
Modèles
Il existera différents modèles de sitogoniomètres, ayant le même aspect extérieur :
Mle 1911 ;
Mle 1911 modifié;
Mle 1911 modifié (pour l'infanterie);
MLE 1916;
mle 1922;
Octant Mle 1923 ;
Octant Mle 1923 modifié 1924.
Destination
A l’usage de l’artillerie et de l’infanterie, selon le modèle.
Fonction
Il est destiné à mesurer des angles horizontaux et des angles de site.
C’est un appareil destiné à faire des calculs rapides depuis une position avancée, afin de mettre en place le plus rapidement possible, les batteries, afin qu’elles ouvrent le feu rapidement.
Descriptif extérieur
Le sitogoniomètre est composé d’un boitier en aluminium en deux parties de forme rectangulaire.
Les deux parties sont maintenues par dix rivets en aluminium. Les modèles plus récents, verront les deux parties maintenues par cinq vis, permettant ainsi le changement des pièces cassées.
Ses dimensions sont :
Longueur avec la poignée : 75 mm ;
Longueur : 63 mm ;
Largeur : 39 mm ;
Epaisseur : 8 mm.
Poids : 41 g.
Organisation extérieure
Sur une de ses grandes faces, de chaque côté, on trouve deux échelles, à savoir :
L’une est graduée en millimètres et chiffrée tous les centimètres. Elle peut comporter la mention « Centimètres ».
L’autre porte l’inscription « 1/80 000 » et est chiffrée tous les kilomètres.
La graduation correspond à la carte d’état-major au 1/80 000ème.
100 mètres est équivalent à 1,25 millimètres.
Très souvent, on ne trouve que la deuxième échelle au 1/80 000ème.
Sur l’autre, le couvercle, une boussole directrice d’un diamètre de 14 mm et la fenêtre de la lentille à plan convexe pour l’éclairage du sitomètre.
Sur ce couvercle, on peut y trouver le nom du fabricant, le numéro de série le destinataire de l’appareil et le modèle.
Egalement les inscriptions « millièmes » ou « décigrades ».
Sur un des petits côtés, un petit bouton vissé, permet de maintenir l’appareil lors des mesures et d’y fixer un petit cordonnet noir destiné à être passé autour du cou.
Sur l’autre petit côté, on y trouve parfois le numéro de fabrication de l’appareil.
Sur un des grands côtés, on y trouve la lentille pour le deuxième prisme à réflexion et une grande lentille à plan convexe pour la lame de verre graduée.
Sur l’autre grand côté, on y trouve la fenêtre pour la lame de verre dépoli et lame de verre dépoli.
Pour sa protection, le sitogoniomètre est enfermé dans un étui en cuir fauve avec fermeture à passant.
Exception
Pour le sitogoniomètre destiné plus particulièrement à l’obus à balles de 75 mm, il porte sur la face des échelles, un tableau des angles de tir de l’obus de 1 à 6 km.
Notez que ce tableau correspond à l’ancienne table de tir du canon de 75.
Ajoutée à cela, la parallaxe à ces diverses distances d’une largeur frontale de 15 mètres.
On trouve également une échelle kilométrique au 1/80 000ème, graduée de 0 à 4500 mètres.
Le micromètre des angles de site porte sur son côté gauche une échelle en hectomètres donnant les angles d’écrêtement de l’obus à balles dont la table de tir figure sur le boitier.
Modèle 1911 modifié
Il est construit différemment, bien qu’identique aux modèles généraux.
Le boitier ne porte pas de tableau de parallaxe et d’angle de tir.
Le micromètre ne comporte qu’une double graduation en millièmes de -250 à +250 et les divisions-repère de la bulle.
La graduation des angles d’écrêtement est supprimée.
Le micromètre goniométrique est gradué sur une étendue de 500 millièmes, de 10 en 10.
Ce modèle fut également distribué à l’infanterie.
Modèle 1911 pour l’infanterie
Les sitogoniomètres destinés à l’infanterie étaient peints en noir. Ils sont identiques aux précédents avec quelques différences d’organisation intérieure.
L’échelle goniométrique est graduée en millièmes de 0 à 600 ou à 800 ;
Il ne comporte pas de boussoles, ni de tableau d’angles de tir.
Ces matériels seront après la 1ère guerre mondiale, réformé lorsqu’ils seront envoyés pour réparation au Parc Annexe de Saint Denis.
Modèle 1916
Le sitogoniomètre Mle 1916 possède des graduations en millièmes et en décigrades.
Calcul angle de site et écarts angulaires.
Octant modèle 1922
Le sitogoniomètre octant Mle 1922 est gradué comme le Mle 1916 mais portant les millièmes à 800 (500 décigrades).
Octant modèle 1923
Il a le même aspect que les modèles précédents, cependant, il est organisé différemment :
La graduation est en millième 6400, de 10 en 10 ou en décigrades de 5 en 5.
Le champ goniométrique est d’un octant. 800 millièmes ou 500 décigrades.
Le champ sitométrique est au minimum de 400 millièmes ou 250 décigrades.
L’indication « millièmes » ou « décigrades » figure à la fois sur le boitier de l’instrument à côté de la marque constructeur et dans le champ goniométrique.
Le modèle gradué en millièmes fut distribué également à l’infanterie, alors que le modèle en décigrade fut à l’usage exclusif de l’artillerie.
Octant modèle 1923 modifié 1924
Organisation intérieure
L’intérieur comporte plusieurs logements, à savoir :
1 : Logement pour la petite lentille à plan concave ;
2 : Logement du prisme triangulaire à réflexion ;
3 : Logement de la grande lentille à plan convexe ;
4 : Logement du prisme à réflexion ;
5 : Logement du niveau à bulle;
6 : Logement de la lame de verre graduée ;
7 : Logement de la lame de verre dépoli ;
8 : Logement de la lame de verre graduée ;
9 : Logement de la boussole ;
Système optique pour les angles de site
Il est composé :
Lentille oculaire simple ou composée plan convexe ;
Prisme à réflexion totale ;
Micromètre gradué en millièmes ou décigrades;
Niveau cylindrique ;
Prisme à réflexion totale pour l’éclairage du niveau et du micromètre.
Le micromètre porte en son centre des divisions-repère permettant d’encadrer la bulle et correspondant aux visées suivant l’horizontale.
Système optique pour la mesure des angles horizontaux
Il est composé :
Lentille oculaire à plan convexe ;
Micromètre gradué ;
Lame de verre dépoli pour l’éclairage du micromètre.
Le micromètre est divisé en millièmes ou décigrades par multiples de 10, de 0 à 500 ou 800, suivant les modèles.
La visée dans ces deux systèmes se fait en plaçant l’œil contre l’une des fenêtres et en appuyant l’appareil contre la joue, en superposant l’image du micromètre et celle du paysage.
1ère fonction
Mesure de l’angle de site et détermination de la hausse d’écrêtement.
Angle de site
Tenir l’instrument verticalement, par le bouton (vers le bas) avec la main droite ;
L’appliquer par sa tranche contre le haut de la joue droite, de manière à ce que l’œil droit aperçoive à la fois le champ du sitomètre, et, à droite, les éléments extérieurs et le but ;
Amener la bulle entre ses repères en faisant varier lentement l’inclinaison de la tête ;
Lire sur la graduation de droite l’angle de site à hauteur du but.
Hausse d’écrêtement
L’observateur se tient sur l’emplacement de la batterie ;
Tenir l’instrument verticalement par le bouton (vers le bas) avec la main droite ;
L’appliquer par sa tranche contre le haut de la joue droite, de manière à ce que l’œil droit aperçoive à la fois le champ du sitomètre, et, à droite, les éléments extérieurs et le but ;
Repérez sur le terrain, un point que l’on nommera « A » ayant un angle de site identique à celui du but ;
Déplacez l’appareil devant l’œil de manière à voir le point « A » à la gauche de l’instrument ;
Amenez le trait « 0 » de la graduation de gauche (graduation en portées) à la hauteur du point « A ».
Lire sur cette règle la hausse d’écrêtement à hauteur du sommet de la crête.
Note importante :
La graduation en portées a été établie de manière à justifier l’emploi du procédé ci-dessus pour tous les cas où la crête est placée à moins de 300 mètres des pièces d’artillerie.
Mesure des dérives et des écarts angulaires
Tenir l’appareil par le bouton avec la main droite et le placer horizontalement devant l’œil droit, en appuyant contre la face droite de la base du nez, le petit côté opposé à celui du bouton ;
Dans cette position l’œil droit se place naturellement en face de la lentille des dérives ;
Note importante :
L’étendue totale du champ du système optique destiné à la mesure des dérives est exactement d’un tiers de quadrant, soit 553 millièmes.
Regardez suivant le cas, par-dessus ou par-dessous l’appareil, de manière à placer en face du but l’un ou l’autre des traits « Pl.0 » ou « T.100 » et à réaliser l’un des deux aspects représentés par la figure ci-dessous.
Note importante :
Ces traits « T.100 » sont marqués d’une manière très apparente par un signe représentant une « mine de crayon noire ».
Si l’on veut avoir la dérive sous forme de millièmes, regardez, dans tous les cas, au-dessus de l’appareil en plaçant le trait « 0 » en regard de l’extrémité gauche du front à mesurer et lire en se servant des chiffres entourés de cercles qui indiquent les centaines de millième.
Boussole directrice
Les boussoles permettent de mesurer rapidement sur le terrain le gisement d’une direction, et de le reporter ensuite sur la carte, sans l’emploi d’un rapporteur.
La boussole permet de faire les diverses opérations de déterminations de directions ou de déterminations de points (en particulier « faire le point sur la carte » ; relèvement ; identifier sur la carte les points du terrain vus du point de station ou « tour d’horizon »).
La boussole directrice est moins précise que le goniomètre-boussole.
Lorsque ces opérations comportent des mesures de longueurs (cheminement), ces mesures sont faites au double pas.
Entretien
L’appareil ne nécessite aucun entretien particulier et son démontage est interdit.
Visite sommaire
Examen extérieur de l’appareil et recherche de toute détérioration extérieure ;
Examen du boitier et du rivetage du couvercle ;
S’assurer de la fermeture parfaite ;
Vérification du bon fonctionnement du système optique de mesure des angles horizontaux (lentilles et micromètres bien en place et exempts de tâches ou buées) ;
Vérification du bon fonctionnement du système optique de mesure des angles de site (lentilles et micromètres bien en place et exempts de tâches ou buées, bulle du niveau visible) ;
Vérification de la mobilité de l’aiguille aimantée de la boussole ;
Vérification du bon état du cordonnet et de l’étui en cuir.
Visite détaillée
Elle n’est entreprise qu’exceptionnellement et en principe sous la direction d’un officier inspecteur du matériel d’optique.
Elle fera suite le cas échéant à une visite sommaire ayant montré que les lentilles, le niveau ou les micromètres se sont déplacés.
Elle comprendra le démontage ;
La vérification du zéro du sitomètre ;
La vérification de l’exactitude des mesures angulaires sitométrique et goniométriques.
Transport et stockage
Il faut se reporter à :
Circulaire 2447 2/3 du 10 janvier 1921 – Bulletin officiel page 357 ;
Circulaire 47621 2/3 du 7 juin 1921 – Bulletin officiel page 1957 ;
Circulaire 7610 2/3 du 30 janvier 1922;
Circulaire 22781 2/3 du 27 mars 1922;
Circulaire 45892 2/3 du 14 juin 1922;
Circulaire 8149 2/3 du 31 janvier 1925 – Bulletin officiel page 260 ;
Instruction sur la gestion, entretien, et la visite du matériel d’optique, d’observation, de topographie et de préparation de tir du 25 février 1922 ;
Instruction sur la gestion, entretien, et la visite du matériel d’optique, d’observation, de topographie et de préparation de tir du 10 février 1926.
Ces instructions sont trop longues pour les mettre ici.
Source
Livre du gradé d'artillerie - 1915 - Berger-Levrault
Livre du gradé d'artillerie - 1929 - Berger-Levrault
Manuel du gradé d'artillerie légère - 1933 - Charles Lavauzelle & Cie
Manuel du gradé d'artillerie légère - 1935 - Charles Lavauzelle & Cie
Manuel de préparation militaire supérieure - 1939 - Berger-Levrault
Manuel du gradé d'artillerie lourde - 1939 - Charles Lavauzelle
Note technique sur les instruments d'optique et de topographie - annexe IV - sitogoniomètre - 1929 - ministère de la guerre
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Florian