Militaria Français - Chasseurs de Mémoire -
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 le journal de marche du MDL Castets

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miko40
Sergent " C.d.M "
Sergent



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le journal de marche du MDL Castets  Empty
MessageSujet: le journal de marche du MDL Castets    le journal de marche du MDL Castets  Icon_minitimeLun 16 Avr - 20:05:34

bonsoir, voici la retranscription du journal de marche qui m'a été confié il y a peu, je vous laisse découvrir un récit qui par bien des aspects me rappelle le film la 7eme compagnie, sauf qu'il s'agit là d'une histoire vécue. On y retrouve le stress des combats, la supériorité allemande et le desarroi de nos combattants qui malgré leur bonne volonté ont du mettre genou a terre. bonne lecture.

Guerre 39/45
Journal de route du MDL Castets Marcel
24eme RAD
Mobilisé le 29/08/39
Fait prisonnier le 21/06/40
Libéré le 23/04/43



Aout 1939 je passe des jours paisibles et heureux à notre villa de Saint-Girons plage avec ma femme et mes deux petites filles.
Le 29, vers midi, mon père vient de Castets en auto, m’apporter mon ordre de rappel sous les drapeaux. Je dois être le jour même à Tarbes mais je ne pars que le lendemain 30 Aout pour arriver à la caserne dans l’après-midi du même jour.je suis incorporé au PAD (parc d’artillerie divisionnaire) du 24eme RAD (régiment d’artillerie divisionnaire) à la SMH (section des munitions hippomobile).
Je suis habillé de pied en cap et je couche sur la paille au 1er étage, les fenêtres sont déjà peintes en bleu d’après les instructions de la défense passive contre les attaques aériennes. Dès le lendemain, visite aux écuries bondées de chevaux de réquisition, 128 chevaux nous sont alloués pour tirer les chariots de munitions et pour les gradés.
Notre section se compose de 105 hommes environ. Le dressage des chevaux commence dans la cour du quartier Soult, on les attelle par trois de front ce qui ne va pas tout seul. Le 2 septembre, la guerre est déclarée officiellement entre la France et l’Allemagne, il fait une chaleur torride.
Pendant le dressage se passe un incident assez drôle. Les chevaux d’un charriot s’emballent malgré les efforts du conducteur Laëns et le tout va s’écraser à une allure folle contre un platane au fond de la cour après avoir mis en fuite tous les badauds. Bilan du choc : un cheval tué, les deux autres blessés, le chariot en miettes et le conducteur fortement contusionné après avoir été projeté dans les airs.
Enfin, après avoir touché les munitions à l’arsenal nous embarquons le 9 septembre vers 13h en gare de Tarbes. Nous formons un train complet à nous seuls, l’embarquement des 15 chevaux a été difficile.
J’avais un cheval de selle comme sous off. Et en guise d’entrainement nous avions fait 17 km autour de Tarbes ce qui m’avait éreinté car c’était la première fois que je montais un cheval de ma vie.
Départ pour le front.
Nous roulons toute l’après-midi, quelques-uns pleurent en quittant la belle chaine des Pyrénées qui projettent ses pics enneigés vers le ciel bleu.
Halte abreuvoir en gare de Bordeaux Saint Jean à l’entrée de la nuit. Je suis très enrhumé, mon état est fiévreux, je passe une nuit agitée dans notre wagon de voyageurs pour sous off. Le 10 au matin, halte abreuvoir à Saumur. Le soir, alors qu’il fait déjà nuit, pendant un arrêt en gare de Reims, retentit la sirène d’alarme, puis après avoir roulé toute la journée du 11 nous débarquons à 6h du soir en gare des Islettes à 5km après Sainte Ménéhould. Pluie battante. A minuit trempés jusquaux os, les souliers pleins d’eau, le débarquement est terminé. La colonne se forme et nous attendons le petit jour pour effectuer la première étape par la route jusqu’à Charmontois le Roi dans la Meuse où nous restons 8 jours.
2ème étape_ Nubécourt_Charmontois_ A Nubécourt, mon cheval harrassé est abandonné aux soins du maire, je visite la tombe de Poincaré. Le Capitaine me donne un 2ème cheval que jappelle Napoléon, il porte en effet la lettre N marquée au fer rouge sur la cuisse gauche ; c’est un cheval espagnol ayant servi les Républicains lors de la guerre civile 1936-1938.
3ème étape_ Nubécourt_Lemmes (sur la voie sacrée)
4ème étape Lemmes_Hautainville, partout des cimetières rappelant la bataille de Verdun en 1916.
5ème étape Hautainville_ ?
6ème étape ?_ Pareit
7ème étape Pareit_Saint Marcel où j’arrive harassé après trois nuits à cheval. Nous sommes sur le plateau de la Voëvre, il gèle la nuit, j’ai fait une chute de cheval vers 1 heure du matin. Je m’étais endormi et le cheval ayant glissé des quatre pieds, il est tombé sur ma jambe gauche prise sous l’étrier. J’ai pu me dégager, mais ma jambe était fortement contusionnée.

8eme étape : Saint-Marcel_Ronvaux.
9ème étape : Ronvaux_Inglange. Nous sommes dans la Moselle derrière la ligne Maginot d'où nous partons bientôt pour Basse-Yutz deux kilomètres au nord de Thionville.
La 36e division dont je fais partie monte en ligne le 1er octobre 1939. À l'est de la Moselle sur le secteur Sierk-Apach. Elle y reste jusqu'au 23 novembre, relevée par la troisième division nord-africaine.
Je suis maréchal des logis artificier, je m'occupe des munitions et du matériel. Des camions viennent chercher des munitions pour les porter aux pièces ou à l'infanterie.
Le 16 octobre, attaque allemande, repli des Français sous la ligne Maginot. Notre artillerie est assez active, l'aviation allemande fait des reconnaissances mais ils ne bombardent pas. Un avion de chasse Messerschmitt nous mitraille à notre caserne sans faire de victimes.
Après la relève de la division, nos chevaux sont atteints par une épidémie de typhose. Grosse mortalité, nous sommes consignés 40 jours jusqu'à la fin de l'épidémie. Je passe 10 jours de permission début décembre. Le 27 décembre, la division va au repos vers Spincourt. Je reste avec quelques hommes jusqu'au 11 janvier 1940, puis je rejoins la section munition hippomobile dans un village sordide près d’Etain.
J'avais pris un très fort refroidissement le 29 décembre, -27°, je m'en tire avec une bronchite chronique, bien soignée par le Dr Jacques Lemée de Sabres.
Il fait un froid intense, nous couchons dans une loge à porc et nous mangeons dans une pièce toute enfumée.
Nous partons avec les chevaux le 15 janvier. Nous traversons Etain et nous arrivons à Dommary Baroncourt. La neige se met à tomber drue et par une tempête de neige violente nous faisons l'étape Dommary Tuquenieux le 17 janvier. Le village de Tuquenieux est en Meurthe-et-Moselle, la division est à la frontière luxembourgeoise, tenant le secteur de Villerupt. Dans notre mess de sous-officiers nous mangeons bien, la vie est monotone. Cela dure jusqu'au 29 avril.
Entre-temps je fais le vaguemestre 15 jours avec auto et chauffeur.
Je suis allé en permission du premier aux 13 mars.
À noter un incident violent dont je fus le héros. À la fermeture du café à neuf heures du soir, un soldat m'a frappé du point, une bagarre s’ensuivit dans la nuit et j’eu le dessus assez facilement. Le capitaine l’apprit, le soldat, un parisien, a eu 12 jours de prison et arrangea l’affaire.
Notre cavalerie ayant fondue par suite de la typhose, et des rigueurs de l'hiver, la section est dissoute le 29 avril ; les chevaux, 54 en tout, sont répartis entre les batteries, les hommes également. J'ai la chance d'être rattaché à la section automobile des munitions d'artillerie comme unique sous-officiers.
Étape Tuquemieux/ Trieux d’où nous partons en camions cette fois a Mars la Tour vers le 3 ou 4 mai où nous embarquons par le train pour Brienne le Château. De là, nous nous rendons à Chaudray le 6 mai 1940 pour le grand repos.
Lors de la dissolution de la section je suis allé à Metz rendre des chariots et des bricoles en deux étapes. J'ai visité Metz avec Lauron et nous prenons un fin repas près de la cathédrale.
10 mai 1940 : l'offensive allemande se déclenche, les bombardements commencent, j'ai essayé en vain de dégager des bombes non éclatées dans un champ près de Chaudray.
Dans la nuit du 10 aux 11, je vais chercher de l’essence au camp de Mailly et le 12 dans la nuit, nous montons vers le front par Châlons-sur-Marne, Suippes ou 80 civils ont été tués la veille. Nous stoppons sur la route la nuit suivante, ordres et contre ordres se succèdent.
A Orfeuil, que les habitants viennent d’évacuer, j'assiste à un combat aérien. Un chasseur anglais abat un bombardier et en touche un autre sur six.
Nous partons plus haut et le 16 mai vers neuf heures du matin je pars avec des camions ravitailler les batteries du 24e régiment qui doivent arriver dans la nuit.
Journée mémorable. Les escadrilles allemandes se suivent sans interruption. Il faut stopper souvent, se jeter dans les fossés de la route. J'ai franchi l’Aisne à Vouck et dans le bois des Alleux je charge des munitions que je transporte au bois de Chesne Populeux. La fusillade crépite dans le Chesne ou sont stoppés les premiers tanks allemands. Je décharge les caisses d'obus de 75 dans le fossé de la route à côté d'un soldat du groupe de reconnaissances tués par une bombe. Je fais deux autres voyages à Attigny et rentre vers le P.A.D. dans la nuit. Au petit jour je trouve le P.A.D à grand Ham, un autre village brûle entièrement. À noter que vers une heure de l'après-midi, j'étais couché à 500 m du village des Alleux, lorsque ce village fut détruit entièrement, sauf l'église, par neuf stukas bombardant en piqué. Trois camions de munitions sautèrent ainsi que des voitures d'infirmier traînées par des chevaux. Après ce bombardement, je dus retirer par les pieds un de mes hommes qui est rentré dans une buse en ciment tellement il avait peur. Il est vrai que le bruit des stukas plongeant en piqué et se relevant à 30 m au-dessus de nos têtes plein gaz avec le fracas des bombes avait quelque chose de terrifiant. A Grand’Ham, le PAD s'est installé dans un château. Le 17 je repars ravitailler la première et deuxième batterie près de la Maison Rouge. Je porte 6000 obus de 75 en 3 voyages. Le 18 je suis désigné à nouveau, je vais porter des obus de 155 au village de Roche, le front s'est stabilisé sur le canal des Ardennes, d’Attigny au Chesne que tient la 36e division d'infanterie. Je suis très fatigué par ces ravitaillements successifs, manquant de sommeil.
Un autre jour, nous allons la nuit charger des mines antichar dans un dépôt en arrière, et vers 8h du matin en plein jour, je les porte aux chenillettes d'infanterie ; la fusillade crépite, les chasseurs allemands passent sur le bois, les arbres sont éraflés par les balles, je décharge camion par camion les 12 000 mines que je transporte. Au retour, des bombardiers ennemis reviennent tout bas vers leurs lignes, une bombe a explosé à 3 m de la route à l’entrée du village de la Croix au Bois.
Le 24 mai, je suis désigné par le commandant pour la garde et la gérance d'un dépôt avancé de munitions d'infanterie situé dans le bois de Toges à sept ou huit kilomètres derrière la ligne de feu. J'ai deux hommes avec moi, ce n’est pas gai, nous couchons sur de la paille dans une baraque de cantonnier. Les camions viennent chercher des munitions soit la nuit soit le jour, j'ai 12 îlots en tout. Les vrombissements de moteurs d'avions n’arrêtent pas durant la journée.
Le 8 juin, au crépuscule, un parachutiste allemand est lâché d'un avion, mais il tombe assez loin derrière le bois. Un ordre arrive d'avoir à faire la chasse des parachutistes, mais avec quoi ? J'ai mon revolver avec 18 balles et mes 2 hommes ont laissé leur mousqueton au PAD. Nous couchons cette nuit-là dans un abri.
Notre artillerie effectue un tir de harcèlement nourri le soir, mais le lendemain matin, vers trois heures du matin, 9 juin, l'artillerie allemande déclenche un tir de barrage extrêmement violent : c'est la grande ruée nazie. Je reçois l'ordre d'évacuer les munitions sur-le-champ. Neuf camions sont à ma disposition. L'aviation de chasse allemande sillonne le ciel. Pendant le chargement de 8h a 9h, huit Maurane (chasseurs) français patrouillent au-dessus de nous et personne ne s’y frotte. Je quitte le bois des Toges a 9h pour le bois de Savigny. Sur la route de Grand Pré, cinq minutes après, sept bombardiers nous passent tout près et m’obligent à stopper. Ils lâchent leurs bombes sur le bois et le village. Le village brûle, le bois aussi, il était temps de déguerpir.
Je passe la nuit du 9 au 10 juin dans le bois de Savigny, des grenades incendiaires prêtent à faire sauter le dépôt, les Allemands ayant franchi l'Aisne à Rethel sur notre gauche. À noter le 9 juin de 11 heures à midi, un pilonnage incessant des batteries, carrefour, voies ferrées, par 100 bombardiers. Par bonheur, notre dépôt n'est pas repéré.
Le 10 au matin, à cinq heures l’artillerie lourde (155 court) décroche, je vois mes camarades de l'ancienne section défaits, l'air hagard, encore sous le coup du pilonnage de la veille dont ils sont sortis vivants par miracle. Inquiet, je saute sur un camion revenant des lignes et vais a Autry, a 17 km en arrière prendre les ordres de notre lieutenant qui est tranquille au PAD. La route est embouteillée par les colonnes d’artillerie, le coucou boche passe. Mauvais présage. À peine ai-je réveillé le lieutenant que, furieux, il commence à m'insulter, mais au même moment le sous-officier et les 20 hommes laissés à Savigny rappliquent en camionnette, morts de peur. L'affaire est grave, le lieutenant menace de faire fusiller tout le monde pour abandon de poste, ordonne de repartir au dépôt et donne l’ordre d'évacuer au bois d’Autry.
Voici ce qui s'était passé : à peine étais je parti, qu’une escadrille de bombardiers (une vingtaine) avaient lâché un chapelet de bombes tout le long de la route et sur le dépôt. Par une chance inouïe, les hommes s'étaient couchés dans un creux de terrain, personne d'atteint, des entonnoirs de part et d'autres des îlots de munitions sans en faire sauter aucun.
Aussitôt revenu, pendant que les hommes chargeaient les camions, je trouve trois artilleurs du 24e régiment déchiquetés par une bombe à 20m d’un ilot. Ils cassaient la croute sous un pommier. Jambes sectionnées etc ... Je fais réunir les morceaux et les couvre de branchages.
Après avoir fait deux voyages, je repars vers 15 heures pour le troisième et dernier avec neuf camions. Je suis chef de convois, j’ordonne un intervalle de 100 m entre chaque camion.
Le bois d’Autry est plein de troupes en retraite, artillerie. À peine ai-je fait 600m hors du bois que 22 bombardiers se dirigent tout bas vers nous en suivant l'axe de la route. Je stoppe net et je me jette dans le fossé, le cœur bat fort. Ils franchissent nos têtes et aussitôt le sifflement des bombes qui s'abattent sur le bois. Ils reviennent et nouveau délestage. Je repars pour Savigny, le neuvième camion n'est pas là. Je décharge et abandonne deux îlots d'obus de 60 et 80 mm. En arrivant à Autry, le bois brûle, deux camions également. Les cadavres sont alignés sur le bas-côté, 27 morts et 55 blessés. Mon camion est percé comme une écumoire, un tué et deux blessés, le chauffeur est indemne.
Le PAD est épargné. Ni les camions, ni les munitions, ni l’essence n'ont été touchés : nouvelle chance. Dans la nuit nous battons en retraite, via Sainte Ménéhould, qui a été incendiée.
Nous faisons halte dans un village quand subitement un Messerschmitt en rase-mottes nous mitraille sans efficacité. Quelle émotion ! Nous repartons aussitôt pour Charmontois-le-roi. Vieille connaissance ! Je fais partie du piquet d'alerte contre les parachutistes. La population évacue ; triste spectacle.
Par étapes nous descendons par Révigny pour aller au repos, puisqu'une division tunisienne nous a relevés dans la nuit du 10 au 11. Mais elle n'est pas restée une heure en ligne et s’est mise en débandade. Enfin nous arrivons aux Archettes, à 5 km d'Épinal que nous avons traversé.
C'est le 18 au matin, je suis très fatigué pas le temps de se laver, ni de se raser et nous mangeons comme nous pouvons, car le ravitaillement n’arrive plus. L'exode des civils est lamentable. Pas moyen de passer par les routes.
Nous nous dégageons un jour d'une colonne de chariots civils et nous nous camouflons dans un bois. Aussitôt, surgit une escadrille italienne (depuis le 10 nous sommes en guerre) qui massacre à la bombe la colonne des civils. Des ambulances arrivent, chargent les blessés, des avions reviennent et anéantissement le tout. Travail italien, quelle infamie !
Aux Archettes, je vais me chercher un peu d'eau à la Moselle et je me rase contre un arbre. À peine ai-je terminé que le commandant m’appelle et donne l'ordre d'aller ravitailler une batterie derrière Neufchâteau. Notre division se remet en ligne pour couvrir la retraite. Je pars par Vittel, trouve les munitions, et les porte à un endroit indiqué. Plus de batteries. Je pose les munitions à terre que les Allemands débouchent sur la hauteur. La fusillade éclate d'une rive à l'autre, où sont les Français. Je me sauve par le fond de la vallée et c’était tangent.
Je reviens par Minocourt vers Epinal. Un officier du PAD m’arrête, m’indique un endroit où se trouve le commandant : tout le PAD vient d’être pris par les Allemands qui sont arrivés par le sud. Donc nous sommes cernés, la situation est sans issue. Dans un village je m’allonge sous un pommier à l’entrée de la nuit, le commandant me fait réveiller pour partir ravitailler des pièces, il est 23h30. Je suis très fatigué. C’est la pagaille générale. Des fantassins errent partout, embouteillages des colonnes de réfugiés sur les routes. Après avoir roulé à la recherche d’une batterie sans y avoir réussi, je reviens par Mirecourt, où j’achète du vin et des sardines et vers 10h du matin le 19 juin après avoir rejoint mon commandant, nous partons en hâte vers Moriville après avoir traversé la Moselle et le canal. A l’entrée de ce village, des bombardiers surgissent et lâchent leurs bombes à l’entrée opposée du village sur une colonne de canons de 25 anti-char. Nous prenons une route sur notre droite et nous nous camouflons à 1km dans le bois. On retrouve des soldats de toutes les armes.
Le 20 une bataille se déroule dans le bois de Charmes. Au passage de la Moselle les tanks allemands occupent le village, ils suivent la route ; nous attendons anxieux, le « coucou » passe au ras des arbres. La nuit passe et le 21 au matin des rafales de mitrailleuses se font entendre tout près de nous. Les balles sifflent au-dessus de nous, je suis allongé dans une excavation de la guerre de 14/18. La fusillade s’arrête, la journée passe lourde de menaces. Les officiers nous recommandent de ne pas tirer, ils arrachent leurs galons et écussons, surtout ceux du 24eme. Le bruit court que les SS abattent les gradés. Je garde les miens, résigné à tout. A 11h du soir le 21, après avoir placé deux drapeaux blancs à l’orée du bois, les boches arrivent. Ils parlementent avec notre poste avancé, nous sommes prisonniers.
La suite au prochain numéro…. (chapitre 2 : la captivité).

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