Bonjour les chasseurs,
Après une longue période loin du militaria national et du forum, voici ma dernière trouvaille sur l'abeille qu je mets en identification. Il s'agit d'un mouton à 5 pattes qui ne devrait pas exister si l'on suit le règlement, mais qui est là et nous sourit espièglement...une tunique d'officier francais modèle 1893 hydride entre un modèle d'infanterie et un modèle de zouave, malheureusement pas nominative.
Je ne pense pas à une drouille dans la mesure où elle comporte une étiquette de tailleur parisien (la Belle Jardinière) et des pattes de col du 224e Régiment d'Infanterie, régiment de réserve du 24e RI formé à Bernay à la mobilisation avec des réservistes parisiens et normands : cette proximité géographique permet d'envisager l'hypothèse d'un officier de réserve ayant réutilisé sa tunique modèle 1893 à 7 boutons à la mobilisation.
Là où l'histoire ne manque pas de piquant à mon sens : le col est très bien cousu et ne semble pas remonté sur la tunique, le bas des manches laisse entrevoir des traces de parements rouges type tunique d'infanterie et les traces de galonnages de sous-lieutenant voir lieutenant d'infanterie, mais l'arrière des manches comporte les crevées caractéristiques des uniformes de zouaves avec 18 boutons grelots et inserts en soie rouge, 6 des 7 boutons grelots étant aussi présents sur l'avant. Ici aussi, la qualité de travail plaide pour une réalisation par un tailleur, pas un bricolage.
Les traces de hongroises sur les manches font pensé à un grade supérieur à lieutenant, peut-être capitaine voire chef de bataillon. On note des restes de tresses plattes, mais difficiles de faire la différence entre celles qui ne sont qu'ornementales et celles de grade. Il est très dommage que ces hongroises aient été démontées à une époque plus récente, sans doute pas un collectionneur peu scrupuleux, car tous les fils visibles indique qu'elle a dû être portée avec la combinaison col rouge du 224e RI et grades types zouaves.
J'en arrive à la conclusion qu'il pourrait s'agir de la tunique d'un officier ayant débuté sa carriére dans un régiment d'infanterie, puis muté chez les zouaves, puis repassé à l'infanterie métropolitaine en août 1914, ou plus tard en 1914 au dépôt du régiment (le temps de faire broder de belles pattes de col au numéro 224 et pas comme souvent en urgence utiliser des numéros métalliques).
Je serai ravi d'échanger avec vous sur votre lecture de cette pièce...atypique. Place aux photos !
Cordialement
Aldebaran
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