Bonjour,
Chacun sait que Leclerc a quatre galons en août 1940 et qu'il s'autopromeut colonel afin d'avoir un pied de discussion suffisant, notamment face aux fonctionnaires coloniaux, que ne lui donne pas le grade de commandant. En fait, il souhaitait seulement s'autopromouvoir lieutenant-colonel mais faute de galons panachés disponibles, il partage avec un de ses capitaines (Hettier de Boislambert) leur fortune disponible en galons (tous en fil d'argent car ils sont tous deux cavaliers), Boislambert devenant commandant et Leclerc directement colonel. C'est en tous les cas ce que rapporte Boislambert dans "Les fers de l'Espoir", Plon 1974.
Installé dans son grade de colonel par de Gaulle, Leclerc est promu général un an plus tard mais il ne porte pas aussitôt les étoiles, dit-on, estimant qu'il lui fallait davantage d'actions d'éclat pour les arborer (est-ce vrai ?).
Ses hommes en décident autrement et, avec des moyens de fortune, lui confectionnent un képi de général à partir d'une chéchia recouverte de tissu et agrémentée d'une visière cartonnée. Cette anecdote est racontée par Bernard Lefebvre qui fut un des photographes de l'épopée de forces françaises libres en Afrique et de ce fait, fut près de leclerc à plusieurs reprises ("Avec de Gaulle en Afrique", éditions Bertout 1990).
Ce qui est absolument certain, c'est que Leclerc porte initialement sur les pattes d'épaule ses étoiles de brigadier, non pas perpendiculairement à l'épaulette mais dans le sens de la longueur, des photos en attestent. Ce qui est aussi absolument certain c'est que ces premières étoiles proviennent du calot des lieutenants de l'armée de terre italienne. Elles auraient été ultérieurement vendues aux enchères au profit de la construction de la cathédrale de Fort-Lamy (même source).
Je pensais cet ouvrage de Bernard Lefebvre épuisé et le recherchait depuis quelques années déjà quand je l'ai trouvé ces derniers jours disponible en quelques exemplaires et au tiers du prix d'origine dans une solderie de livres (chaîne nationale). Il recèle de centaines de photographies montrant des militaires FFL, particulièrement aviateurs (Lefebvre terminera la guerre comme sergent-chef mécanicien photographe d'aviation), mais aussi de très nombreux reportages à caractère ethnographique. Je ne peux que le conseiller.
Cordialement.