MON GRAND ONCLE MORT POUR LA FRANCE EN 14/18

Bonsoir,

Je n'ai pas l'habitude de parler de moi, mais je voulais rendre hommage en cette veille de 11 novembre à mon grand oncle dont je n'ai entendu parler que par ma grand mère.

Honneur à cet homme et à tous les soldats morts pour la France.

Cordialement
Eliane11 :dfg:

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Bonjour Eliane 11


Ce qui est doublement émouvant est qu'il n'a jamais été retrouvé et donc n'a pas de sépulture, haché par le canon et amalgamé par la terre de France comme tant d'autres.

Son décès n'a été officialisé que le 23 mars 1920 au tribunal de Batna quand tout espoir de le voir revenir, ou de le localiser dans un des nombreux hopitaux acceuillant les blessés et traumatisés de tout genre a été définitivement abandonné.

Tant que le jugement de décès n'était pas officialisé tout droit à pension pour sa veuve et ses enfants s'il était marié sa part ou part d'héritage était suspendu pour sa propre famille.

En attendant il fallait continuer à vivre et le quotidien ne devait pas être facile tous les jours

Cordialement

Bonjour,

Le droit à indemnisation des ayants droit des disparus de 1914-1918 fut effectivement un vrai problème pour celles-ci.

Si je me rappelle bien quelques cours remontant à une trentaine d'années un militaire n'était (et n'est toujours) considéré comme disparu qu'après un délai de six mois écoulé depuis la dernière date où on l'a vu (ceci est aussi vrai pour les militaires de la marine disparus en mer), autrement dit pendant ce délai de 6 mois leur solde d'activité est maintenu. Il va sans dire que pendant le premier conflit le réglement de cette solde aux ayants droit fut longue, ne serait qu'en raison des délais de traitements administratifs purement manuels à l'époque.

Les disparus représentaient encore en 1920 un quart du nombre des tués (la visite de l'ossuaire de Douaumont est édentifiante à cet égard tout comme celle des nombreux autres ossuaires : Rancourt dans la Somme...). Le bureau de recherche et d'identification des militaires tués ou disparus aidait les familles à retrouver leur(s) disparu(s) et identifiait les cadavres mais aussi les amnésiques et autres traumatisés lourds qui peuplaient encore les hôpitaux. Si à cette date les familles ne nourrissaient plus beaucoup d'espoir de retrouver les leurs elles laissaient encore des messages de recherche dans les journaux, sur les panneaux d'affichage... Environ un tiers des disparus seront ainsi "reconnus" si on peut user de ce terme administratif, dès lors l'acte de décès permettra le versement d'une pension aux familles. Sinon, il fallait attendre trois ans après la constatation de la disparition pour qu'un jugement déclaratif de décès soit prononcé. Bien sûr en cours de guerre, les familles nourrissaient toujours l'espoir de voir le disparu prisonnier.

Il est également très clair que si des aides de différentes natures purent être versées aux familles comme "relais" elles s'avèrèrent trop souvent insuffissantes.

De toute façon, aides, pensions, indemnisations, pécules... ne remplacèrent jamais un tué "identifié", un disparu, un membre amputé...

De l'horreur des guerres modernes ...

Notons encore que le secrétariat d'Etat aux anciens combattants reçoit encore de temps à autre quelques demandes de recherche de disparus de 1914-1918, l'intérêt porté de nos jours à la généalogie n'est sans doute pas étranger à ces demandes.

Notons aussi que quelques disparus de la grande guerre sont encore identifiés chaque année (corps retrouvé lors des labours...), le cas Henri Fournier auteur du Grand Meaulnes a été largement médiatisé en 1991.

Cordialement.

Bonjour,

Merci pour vos messages.

Ma grand mère m'a toujours dit que son grand oncle etait mort en 14/18, lors d'un repas, il discutait avec ces camarades et un obus a explosé au milieu de leurs conversations.
Il me semble lire sur l'acte, mort dans l'ambulance, pourquoi me parlez vous de disparition ?
A vous lire
Cordialement
Eliane11

Bonjour

En ce qui me concerne je réponds à QUAIS quant aux pensions et autres indemnités servies aux ayants droit des disparus.

Je ne cite nullement votre grand oncle, n'ayant aucunement compris pourquoi QUAIS le considérait comme disparu alors que la fiche de mémoire des hommes est parfaitement limpide : "décédé dans une ambulance suite blessures de guerre" ce qui sous-entend qu'il avait de très fortes chances sinon toutes les chances (si je puis user de ce qualificatif dans les circonstances) d'être parfaitement identifié.

Cordialement.

Bonsoir Dz17,

Merci pour votre réponse, pour les pensions, il me semble qu'elles sont versées au bout de 3 ans, une personne est considéré disparue dans ce delais.

Une autre question, comment retrouver la dépouille ?

A bientôt
Eliane11

Bonjour,

Si au bout de trois ans le disparu n'avait pas été retrouvé (ce qui était rare) ou si sa dépouille n'avait pu être identifiée il y avait un jugement rendu le considérant comme décédé et la pension devenait effectivement acquise comme je l'ai dit plus haut. Bien évidemment si sa dépouille avait été identifiée avant ce délai il n'y avait pas à attendre trois ans.

Dans l'intervalle disparition-jugement déclaratif les familles recevaient des aides et avances mais cela demandait du temps, beaucoup de temps. Bien sûr dès le jugement déclaratif de décès établi, il y avait rattrapage des sommes dues depuis la disparition.

Le dépouilles étaient relevées souvent bien après les combats, quand le terrain devenait accessible et n'était plus un enjeu. Beaucoup de cadavres étaient ensevelis par les marmitages d'obus, certains étaient atrocement mutilés ou brûlés, d'autres avaient reçu à la hâte une sépulture sommaire pendant les combats... bref un travail de relevage très ingrat confié aux territoriaux, aux prisonniers. C'est là que pour l'identification la plaque matricule était utile tout comme les éventuels papiers encore lisibles dont était porteuse la dépouille. Mais les nombreux ossuaires que l'on trouve un peu partout aujourd'hui dans les nécropoles militaires, grandes ou petites, les tombes de soldats identifiés du type "ici repose un soldat français - ou autre nationalité, parfois aucune..." que l'on rencontre dans les cimetières paroissiaux montrent bien que des centaines de milliers de combattants alliés et ennemis de la grande guerre ne furent jamais identifiés, y compris les cadavres de marins et de soldats passagers rejetés par la mer... Le soldat inconnu sous l'arc de triomphe est bien le symbole de tous ces disparus.

Cordialement.

Bonsoir à Tous

Ce qui me fait dire que votre grand oncle a disparu est tout simplement le délai entre la date de sa mort avérée et la reconnaissance officielle sur le régistre d'état civil de Batna.

Mon propre arrière Grand Père a été tue le 16 mai 1917 sur le plateaux de Laffaux, date officielle et reconnue par l'armée mais comme on n'a rien retrouvé de lui son décès n'a été officialisé que le 07 septembre 1921

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Regardez les actes de décès où le corps a pu être enterré normalement la transcription à l'Etat Civil s'est faite dans les 3 à 6 mois grand maximum.

En voici quatre bons exemples (encore hélas puisé dans ma propre famille)

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Tué le 09 janvier 1915 et décès officialisé le 01 juillet 1915.


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Tué le 05 avril 1915 et décès officialisé le 28 septembre 1915

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Tué le 16 juin 1915 et décès officialisé le 29 janvier 1916

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Tué le 09 avril 1915 et décès officialisé le 30 juin 1915

Et pour finir encore un aieul dont on a rien retrouvé, regardez la date du décès et son officialisation

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Je croie que les fiches renseignées de MDH sont très claires, mais le seul renseignement vraiment exploitable est la date de constatation du décès. Après...


Donc à mon avis que l'on sache où votre aieul est mort est une chose mais que l'on sache ce qui s'est passé ensuite en est une autre. A moins que vous connaisiez son lieu réel de sépulture, ce qui infirmerait mon hypothèse ...Soit l'ambulance a été hachée menue par les bombardements incessants soit son corps a disparu avant inhumation , ce qui a retardé la décision officielle de le déclarer mort définitivement.

Ce forum étant là pour échanger nos désirs de connaissances toutes infos à ce sujet sont les bienvenues

Cordialement

Bonjour,

Je ne suis pas certain que le délai écoulé entre la mort à l'ambulance et la date du jugement soit une preuve suffisante de disparition. Ce type d'inscription tardive est fréquente. J'ai pu le constater à plusieurs reprises.

Ainsi, j'ai un mien arrière grand-père tué en septembre 1916 dont le corps a été immédiatement reconnu et inhumé sur le champ et pour lequel le jugement d'état-civil ne remonte qu'à mai 1921. La famille était officiellement avisée du décès depuis octobre 1916 et du lieu de sépulture premier tout comme elle a été en temps utile informé du transfert des restes dans un cimetière de regroupement où le corps repose toujours (je possède les courriers officiels ad hoc dont des lettres d'amis poilus qui elles ne sont pas officielles mais ne les mettrai pas en ligne afin de préserver l'intimité familiale). Pourquoi un jugement tardif : erreur de l'administration militaire, de l'administration civile, administrations surchargées... je ne peux le dire.

Cordialement.

Bonsoir,

Merci pour l'intérêt que vous portez à ce sujet

Nous pourrions émettre plusieurs hypothèses, je reteindrai en préférence une lenteur administrative, comme vous pouvez le voir mon Grand Oncle vivait dans un ancien territoire Français. A l'époque pas de Fax ni d'informatique donc 2 ans, de plus en fin de guerre, pourquoi pas !!

Comment retrouver son corps si il y a, existe t'il un site de référencement des sépultures.

A bientôt
Eliane11

Bonsoir eliane11,

Jettes un coup d'oeil ici :

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Bonjour,

Pour retrouver une sépulture donnez SVP un coup de fil à votre délégation départementale des anciens combattants, elle devrait pouvoir vous renseigner sur le service auquel vous adresser.

Cordialement.

Bonsoir,

Merci pour vos réponses.

Pas facile mes recherches, Bevaux est un quartier de Verdun, donc je vais certainement creuser cette piste.

A bientôt
Eliane11

Bonsoir les Chasseurs de Mémoire!
Bonsoir à tous!
Avez-vous remarqué,sur la 5e.fiche du dernier message de Quais dans le post(sur les décés des membres de sa Famille!),le prénom du Caporal servant au 206e.d'Infanterie:Vercingétorix Quais!Pas courant,c'est la 1ère.fois que je vois quelqu'un baptisé de ce prénom!
Cordialement.
Georges.

Bonsoir,

J'avais pas vu :sourir16:

A+
Eliane11 :fce:

Bonsoir à tous,

Bonsoir George, effectivement j'ai été surpris comme vous du prénom

Vercingétorix :heu: .

Pas courant du tout.

Bonne fin de soirée thierry .

Bonsoir à tous,

L'aieul d'Eliane 11 est enterré à Verdun, à la nécropole nationale "BEVAUX", tombe n° 1643.

J'en profite pour vous adresser mes meilleurs voeux pour 2008.

Amicalement
Christophe.

Bonsoir,

Merci à Christophe pour ces recherches.

Trés cordialement
Eliane11

Re Bonsoir à tous,

Je pense qu'il s'agit de cette nécropole située devant les anciennes casernes Bevaux (en arrière plan) aujourd'hui c'est un lycée :

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Amicalement
Chistophe

Bonsoir,

C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai retrouvé la tombe de mon grand oncle.
Je tenais à remercier les personnes qui m'ont aidé à la retrouver.
Trés cordialement
Eliane11

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Bonsoir les Chasseurs de Mémoire!
Bonsoir à tous!
Trés bel exemple de la chaîne de solidarité des Chasseurs de Mémoire!
Cordialement.
Georges.

Bonsoir à tous,

Je me fais très discret en ce moment sur le forum mais je suis très content pour Eliane11 qui a pû ainsi rendre hommage à son Grand Oncle.

Amicalement
Christophe