Un hussard noir de la république aux commandes du train!

J'ai eu à titre personnel la chance d'avoir un merveilleux grand-père paternel!
Bon çà, çà ne fait pas trop les affaires du forum...

Par contre, son parcours et les documents que je préserve devraient nous intéresser, ou tout du moins les "chasseurs" de trainglots (tringlots), les amateurs d'histoire et de celle du Train en particulier.

Voué à une carrière toute tracée d'instituteur ( École Normale d'Instituteurs d'Aix en Provence) il devance l'appel en 1917 pour pousser la porte du 38ème RAC de Nîmes et restera finalement 40 ans sous les drapeaux pour terminer sa carrière comme "2 étoiles" commandant" l'Ecole d'Application du Train" de Tours!

Finalement il aura commencé dans l'enseignement pour terminer patron d'une école... Rien de plus normal!

je me propose donc de vous exposer les différentes pièces, photos, documents dont je dispose que je mettrai en ligne au fur et à mesure de l'avancement ce post, vous retraçant la carrière d'un petit méridional dans les tourmentes de son siècle ainsi que l'histoire du Train des Équipages durant cette période.

Pour commencer, un résumé des évènements à venir par ses états de service et sa ..."grande tenue"

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et son"placard" final:


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Bonjour.

Merci pour ce sujet.
Une petite rectification que je ne peux m'empêcher d'apporter.
On dit (ou plutôt on écrit) Tringlot et non Trainglot, car le surnom vient de la Tringle permettant de porter l'arme.


Un ancien de l'arme du Train ayant passé son temps à l'EAT justement.

Combar.

Rien que pour Combar et pour me faire pardonner, une photo de l'EAT avec à droite le grand-père et des ...visiteurs!
Allez, un petit quizz du soir: qui sont les deux visiteurs à gauche...?



Pour la faute, on la retrouve sur pratiquement tous les documents, non officiels bien sûr, des années 40/50.
une volonté sans doute de s'approprier encore un peu plus leur arme au lieu de se serrer ...la tringle!

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bon, ben il faut bien commencer...

Marius, Jean, Auguste CROZET est né à Nîmes le 04/06/1899 (Il sera ensuite appelé Jean, durant toute sa carrière, selon son second prénom, pour des raisons que j’ignore)

De :
Marius Jean Mathieu CROZET médaille militaire, Dragon d’Annam-, né à La Ciotat (13) le 24.02.1859, son père.
Il est marin et a ramené d’Asie, outre la Médaille Militaire et un joli dragon d’Annam, des « fièvres » qui l’emportent en 1905. Il laisse deux enfants orphelins.


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Et de Marie François LE CERF, Sa mère qui est une bretonne, née à Brest 01/06/1869, ouvrière de son état.

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Comme précisé dans ses états de service, il reçoit une « solide éducation » ( en fait tout simplement celle d’un instituteur formé à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Aix en Provence)

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En 1917, il devance l’appel de sa classe pour s’engager au 38ème RAC de Nîmes

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Après guerre on le retrouve au 124ème RAC et comme il a « la vocation », il reste dans l’armée et choisit l’arme du Train alors en pleine mutation. On est en effet passé, en 4 ans de guerre, de l’hippomobile à l’automobile et l’arme cherche du monde.



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Le sort en est jeté!

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et on l'envoie au chaud après un peu de formation!

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et un petit souvenir.

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Jean CROZET se marie le 28 avril 1923 à Casablanca avec Suzanne CAILLAT ( née à Dellys en Algérie le 30 novembre 1897)

Pour cela, en bon militaire, il faut demander l’autorisation au "patron" :


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Mon père, Lionel CROZET nait le 15 février 1924 à Méknes. Quelques images du Maroc de l’époque (Meknès, etc.)

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et puis en dehors des joies du mariage et de la famille, il y a le boulot et dans le secteur, et à l'époque, çà chauffe dur!

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avec une citation à la clé:

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NB: si certains d'entre vous désirent des gros plans et des détails particuliers de ces photos, qu'ils n'hésitent pas à me contacter en MP.

puis, retour au 26éme escadron à Tunis:

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et au passage un ordre chérifien:

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décerné, mais pas offert...

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et comme la mécanique çà s'apprend et qu'un officier çà se forme, on lui fait faire des stages à Fontainebleau ( mécanique auto, métallurgie,etc.) du 1er février 1927 au 31 juillet 1928.

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et comme on est noté aussi sur la bonne tenue des cahiers, on s'applique!

Il n'y a pas d'ordinateur portable, de polycopie, etc.

...et un tringlot, a fortiori, çà doit savoir tout conduire et donc çà passe des permis...

en 1921:

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en 1928:

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en 1929:

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il est nommé capitaine le 20 septembre 1933 et se retrouve, un peu plus au frais, au 121ème escadron du train à Lure

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puis le 07/02/1935 , il se retrouve à la sous direction du train au ministère de la guerre:

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les choses sérieuses vont commencer...

Bonjour.

C'est un beau parcours et une belle documentation familiale.

Toutes les grilles d'entrée de caserne se ressemblent, mais je reconnais bien celle de l'école sur la photographie. En face c'est le quartier Chauveau (j'ai un doute sur l'orthographe) qui servait de réserve et parc à véhicule pour l'école.
Par contre je ne reconnais pas les deux visiteurs, le deuxième en partant de la gauche me dit cependant quelque chose.

Combar

et en 1938, on "s'amuse" encore un peu...

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...mais en 1940, plus du tout!

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et le 04 juin 1940, il prend le commandement di groupe ID 147 et, c'est la bataille de France

Bonjour.

L'invitation pour le défilé en l'honneur du roi Georges VI vient confirmer une information que j'avais eu par un camarade de Compagnie de mon Grand Père.
Sa compagnie (Du 94e RI de Commercy) avait été envoyé à Paris pour servir de piquet d'honneur.
Superbe. Merci.

Combar.

et voici la version officieuse de l'historique et du journal de marche de "Canard 147"

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et le 147 se comporte bien!

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le "job" est fait!

Au prix de certaines fatigues, sans parler des drames.

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un petit intermède historique pour retracer l'histoire du train durant la période qui vient de s'écouler:

En 1918, l'évolution du train s'accélère . Il absorbe le service automobile et développe la motorisation des mouvements et transports et assure des responsabilités nouvelles en matière de circulation routière au profit de l'ensemble de l'armée.

En 1919 s'opère la fusion entre le train des équipages et le service automobile ( en 1919 pour la métropole et en 1920 pour l'Afrique du nord)

Les lieutenants colonels ARBOUX, ASTOUIN, MARCHAL et STEHLE sont à cette époque les grands artisans de l'autonomie de l'arme, qui prend en effet l'appelation d'arme du train en 1928.

Entre les deux guerres le train est présent dans l'armée du Rhin, en Syrie, au Liban, En Cilicie et en Afrique du Nord. ( ler camionettes de la section 1191 effectuent la première traversée du Sahara en automobile de Touggourt à Tamanrasset en 1919)

le 03 juillet 1930, le président de la République, Gaston Doumergue, confère la croix de la Légion d'Honneur à l'étendard du train en récompense des éclatantes actions de l'arme dans les TOE depuis sa création...

et puis, la défaite "consommée" c'est l'armée d'armistice.
Nommé Chef d'escadron le 09/04/1941 il commande la 13 compagnie divisionnaire du train à Clermond-Ferrand

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et effectivement, comme il est doué pour escamoter le matériel qu'il connait bien, il circule, il circule, encore et encore... Pour le compte du CDM ( "conservation du matériel" ) puis après novembre 42 pour le compte de l'ORA.


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en mai 1943, il est muté à Lyon.

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et durant toute cette période il donne toute satisfaction à ses supérieurs....

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Mais comme entre temps "l'autorité" lui a demandé de quel côté penchait son coeur...

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et que sa réponse n'a pas du être politiquement correcte et que plus tard, en 43, il n'est pas bon traîner à Lyon dans l'entourage du général Frère, il va passer quelques mois à l'ombre des geôles vichyssoises.

Bonjour,
Félicitations pour la conservation et la mise en valeur de votre parent !
Ainsi ne meurent-ils pas une seconde fois !
Cor dialement

L'alpin a écrit:

Bonjour,
Ainsi ne meurent-ils pas une seconde fois !
Cor dialement

C'est un peu ce que nous faisons tous ici,autant pour les glorieux anonymes que pour les autres qui effectivement se retrouvent aujourd'hui tous autour du même bivouac.
j'ai la chance que me soient parvenues ces archives quasi complètes.
Autant en faire profiter la communauté.

Et puis, bord...! on ne parlera jamais assez du train!

il finit par sortir des ces geôles ( il y en a beaucoup qui eurent moins de chance).

...et comme il est bien noté, il est nommé lieutenant colonel.

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et puis ce qui devait arriver arriva, la bonne nouvelle:

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et, en résumé par cette citation, ce qui se passa ensuite:

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